Lorsque j’étais enfant, mon père aimait dire : « Dieu fait ce qu’Il veut avec qui Il veut. »
Cette phrase, simple en apparence, est un abri contre bien des tentations : celle d’enfermer Dieu dans un cadre, de le limiter à certains types de personnes, à certaines catégories jugées plus dignes que d’autres. Elle désarme d’avance nos réflexes jugeant, nos condamnations trop rapides, nos certitudes confortables. Après tout, que savons-nous vraiment de Dieu ?
Cette attitude de respect et d’humilité face à Son mystère, la Bible l’appelle la crainte de Dieu, non pas la peur, mais la reconnaissance émerveillée d’une présence infiniment plus grande que nous. Des Évangiles surgissent alors des visages inattendus : Marie-Madeleine, le Bon Larron, Matthieu le publicain… Autant de rencontres qui déplacent nos repères.
En eux, Dieu se révèle là où nous ne L’attendrions pas. Tout corps plongé dans l’Esprit Saint ressort souple, qu’on se le dise ! Car chaque fois, Il vient défaire nos schémas, nos cadres de pensée, pour nous rappeler qu’Il est le Maître de l’univers, Dieu tout-puissant.

Mais l’insécurité de notre temps nous pousse, au contraire, à chercher des critères de jugement. Dans la confusion, le brouillard, la menace galopante, nous voulons trancher, clarifier, opposer, disputer… Faute de discerner entre ténèbres et Lumière, notre société, blessée par la peur, préfère souvent se replier sur des positions binaires : les bons contre les mauvais, les purs contre les impurs…

Pourtant, Dieu, Lui, chemine dans les interstices, dans la complexité du cœur humain. Il ne cesse d’appeler chacun, non pas selon nos catégories, mais selon Son amour.

La foi consiste justement à marcher dans cette confiance désarmée : à reconnaître que Dieu agit librement, parfois là où nous ne Le voyons pas, parfois même là où nous aurions juré qu’Il ne pouvait pas être.

 

Ainsi en fut-il pour Israël au temps du roi Cyrus.
Nous sommes vers 539 av. J.-C. : Cyrus, fondateur de l’Empire perse, conquiert Babylone.
À la chute de la cité, il publie un édit autorisant les Juifs exilés à retourner à Jérusalem pour reconstruire le Temple. Dieu utilise alors un homme qui ne Le connaît pas comme le Dieu d’Israël au profit d’Israël !

Cent cinquante ans avant sa naissance, sa venue fut prophétisée par Isaïe :

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« Ainsi parle l’Éternel à son oint, à Cyrus, qu’il tient par la main,
Pour terrasser les nations devant lui, et pour relâcher la ceinture des rois,
Pour lui ouvrir les portes afin qu’elles ne soient plus fermées :
Je marcherai devant toi, j’aplanirai les chemins montueux,
Je romprai les portes d’airain, et je briserai les verrous de fer.
Je te donnerai des trésors cachés, des richesses enfouies,
Afin que tu saches que je suis l’Éternel qui t’appelle par ton nom,
Le Dieu d’Israël.
Pour l’amour de mon serviteur Jacob et d’Israël, mon élu,
Je t’ai appelé par ton nom, je t’ai parlé avec bienveillance, avant que tu me connusses. »
(Isaïe 45, 1-4)

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Dieu se sert donc d’un roi païen pour libérer son peuple !

Les veilleurs, eux, se tiennent à l’écart de telles querelles stériles du monde. Ils protègent la chasteté de leur cœur d’intercesseurs, conscients de l’indispensable vigilance face au temps.
Cela ne veut pas dire se figer, mais demeurer en observation, dans l’écoute, en interrogeant sans cesse Dieu et Sa Parole. Demandons plus que jamais le don du discernement, mais par-dessus tout, un amour brûlant pour Dieu et pour tous nos frères et sœurs.

Yala !
Dieu fait ce qu’Il veut avec qui Il veut.

 

MÉDITATION

• Ai-je tendance à me rassurer par des jugements hâtifs, des condamnations ?

• Laisser le saint Esprit éclairer mon intelligence est un travail. Est-ce qu’avant de me positionner sur un sujet, une situation, je prends le temps d’interroger Dieu, la Parole ?

• Nous ne sommes pas de ce monde, mais dans ce monde pour annoncer le salut en JC. Quelle distance je dois parcourir, à quoi me faut-il renoncer ou fournir des efforts pour devenir une ambassadrice du Royaume fermement attachée à l’Évangile ?

 

PRIÈRE

Seigneur, de toute part l’oppression de ce monde m’environne. Je désire tant être ici une épiphanie de ton Royaume. Au milieu de tant de confusion, de sollicitations, Saint-Esprit éclaire mon intelligence, aiguise mon discernement et protège la robe de ma nouvelle naissance en JC. Accorde-moi la garde de mon cœur par ton Cœur, car c’est de Lui que jaillissent les sources de la Vie qui ne passera jamais. (Prov 4 23).